Cette rubrique vise à rassembler les sources d’informations utiles, articles scientifiques et assimilés électroniques ainsi que les articles de presse nous semblant pertinents, pour une meilleure compréhension de l’actualité changeante de l’islam contemporain
  
S. McLoughlin, Mapping the UK's Hajj Sector - Moving Towards Communication and Consensus, University of Leeds, août 2019.pdf
Mapping the UK's Hajj Sector: Moving Towards Communication and Consensus
S. McLoughlin
Un rapport indépendant sur l’industrie du Hajj au Royaume-Uni a été réalisé par l’Université de Leeds en partenariat avec le Conseil des hadjis britanniques « Council of British Hajjis ». Il apporte des éclairages sur les pratiques de ce cinquième pilier de l’islam en contexte européen. Avec la massification, les autorités saoudiennes ont également modernisé l’organisation du Hajj et l’accueil des pèlerins.  Il s’agit d’un secteur en pleine expansion et mutation.  Aussi, le pèlerinage se fait de moins en moins de manière indépendante et de plus en plus par l’intermédiaire d’agences de voyages spécialisées. Le Hajj est devenu un marché juteux qui nécessite une régulation. Alors qu’on assiste à des transformations des attentes par rapport aux pèlerinages au sein de la diaspora - notamment parce que certaines, au sein des communautés musulmanes, font partie des classes moyennes et sont plus éduquées, plus professionnelles, le rapport met en exergue le manque d’organisation ainsi qu’un manque de professionnalisme du secteur des agences de voyages organisant le pèlerinage. Le dossier pointe particulièrement un manque de communication entre les organisateurs et les pèlerins. Contrairement aux pays majoritairement musulmans, le pèlerinage semble se faire de plus en plus jeune. Le rapport souligne également que les organisateurs issus des « secondes générations » pourraient changer la donne en modernisant et professionnalisant l’industrie du pèlerinage. Le rapport fait des recommandations notamment en matière d’information des pèlerins et de transparence. Il préconise par exemple l’organisation de séminaires sur la santé ainsi qu’une meilleure collaboration avec le secteur de la recherche.
31-08-19
University of Leeds
pélerinage; économie
  
A. Benjamin, Jugé dangereux, un manuel d'apprentissage de l'islam interdit aux enfants en France, Saphirnews, 24 août 2019.pdf
Jugé dangereux, un manuel d'apprentissage de l'islam interdit aux enfants en France
A. Benjamin
Trois ans de prison et 75 000 euros d'amende pour violation d’un arrêté ministériel de l’Intérieur interdisant non seulement la vente, mais également la mise à disposition pour des enfants ainsi que son exposition publique du livre d’apprentissage wahabbite « Apprendre le Tawhid aux enfants » daté du 5 juillet 2019 et rédigé par le fondateur de cette doctrine Mohammed Ibn Abd al-Wahhab. Les motifs évoqués par l’arrêté sont « l’incitation à la haine et à la discrimination » envers les personnes ne pratiquant pas l’islam rigoriste wahhabite.
24-08-19
Saphirnews
enseignement religieux; fondamentalisme
  
Y. Chiheb, « Le vocabulaire islamique - Mots-clés du langage théologique religieux de l’islam salafo-wahhabite », Centre de Recherche sur le Renseignement, juillet 2019.pdf
 « Le vocabulaire islamique - Mots-clés du langage théologique religieux de l’islam salafo-wahhabite »
Y. Chiheb
Le centre Français de Recherche sur le Renseignement vient du publier un rapport regroupant les termes utilisés par les mouvances islamiques.  Ce glossaire a été établi à partir des notions issues du « terrain ». Concrètement, il se présente sous forme de liste de mots répertoriés à partir de l’écoute, par les services de renseignement français, de conversations de personnes radicalisées.  L’objectif du document est de refléter la réalité des utilisations de ces notions dans le champ sémantique de l’islamisme radical. Après une contextualisation historique de l’islam, l’auteur s’attarde sur le Wahhabisme et le rôle qu’il joue dans l’islam radical. La deuxième partie consacrée au glossaire, elle est composée de quinze rubriques comprenant aussi bien les références de l’islam politique, le référentiel juridique modélisé des salafistes, la littérature de base des salafistes, etc. que les significations historique, politique ou religieuse des noms des mosquées en France.  La version numérique du glossaire se trouve au lien suivant : http://francopol.org/uploads/tx_news/2019-07-26_CF2R_VocIslam.pdf
31-07-19
Centre Français de Recherche sur le Renseignement
  
M. Hecker, Terrorisme - quel risque de récidive, The Conversation, 2 juin 2019.pdf
Terrorisme : quel risque de récidive ?
M. Hecker
La question des condamnés pour terrorisme en fin de peine pose question. Le risque de récidive des détenus radicaux nécessite une prise en charge après leur libération. En outre, la prison semble être un « incubateur de la radicalisation ». En effet, l’emprisonnement n’empêche pas le processus de radicalisation. Une étude du cas américain montre toutefois que le taux de récidive est faible. En France, même si le phénomène de radicalisme carcéral inquiète les autorités politiques, aucune étude de ce type n’a, à ce jour, été réalisée.
02-06-19
The Conversation
terrorisme; France
  
R. Adnani, Pourquoi certains musulmans affirment que le jeûne de ramadan n'est pas obligatoire, Le Monde des Religions, 31 mai 2019.pdf
 Pourquoi certains musulmans affirment que le jeûne de ramadan n'est pas obligatoire ?
R. Adnani
Les débats sur la liberté de culte, le statut des non-jeuneurs et la non-obligation du jeûne dans les sociétés musulmanes continuent de susciter des polémiques. Les discours faisant du jeûne un choix personnel plutôt qu’une obligation s’imposent dans l’espace public. Les tenants de ces discours se situent généralement dans l’approche coraniste. Ils s’y réfèrent pour garantir la liberté de culte. Cette conception est notamment développée, l’islamologue algérien Saïd Djebelkhir. D’ailleurs, la déclaration de ce dernier sur une chaîne de télévision indiquant que le jeûne n’est pas obligatoire a déclenché un vif débat public et même des condamnations de mort et par M. Chahrour, islamologue et herméneute coranique. Pour appuyer leurs propos, ils se basent sur le verset 184 de la sourate la Vache qui sous-entend que le rachat des journées de non-jeûne durant le Ramadan est possible pas uniquement pour les personnes malades, en voyage, etc. mais aussi pour ceux qui bien que capables de jeuner, ne souhaitent pas le faire. Par contre, le verset 185 adopte quant à lui un ton beaucoup plus impératif. Dans l’exégèse coranique classique, lorsque deux versets se contredisent, c’est la théorie des versets abrogés (Mansukh) et des versets abrogeants (Nasikh) qui est prise en compte et c’est généralement le plus récent qui abroge l’ancien. Certains exégètes contemporains remettent en question ce principe et propose un autre corpus interprétatif, ce qui suscite de nombreux débats et polémiques.
31-05-19
 Le Monde des Religions
Ramadan
  
Ramadan 2019 - The rise of the ‘green’ iftar, Euro-Islam.info, 21 mai 2019.pdf
Ramadan 2019 : The rise of the ‘green’ iftar
Euro-Islam.info
Une prise en compte des questions écologiques dans le discours religieux musulman. Apparition progressive d’un discours musulman plaidant en faveur d’un meilleur équilibre alimentaire et d’un plus grand respect de l’environnement de la part des jeuneurs durant la période de Ramadan. Dans le champ musulman européen, la responsabilisation et la recherche de convergence entre éthique religieuse et écologie se concrétisent par des actions. On observe par exemple des initiatives préconisant un jeûne bio, végétarien, sans plastique, etc. Un « iftar éco friendly » a ainsi été organisé à Londres et l’Islamic Foundation for Ecology and Environmental Sciences (IFEES) a publié un guide pour la diminution de l’empreinte écologique. Notons aussi en ce sens le projet d’éco mosquée à Cambridge.
21-05-19
 Euro-Islam.info
Ramadan
  
Gh. Djelloul, « Surveillez vos femmes et vos filles » - patriarcat, ramadan et société de consommation en Algérie »., TSA, 17 mai 2019.pdf
 « Surveillez vos femmes et vos filles ! » : patriarcat, ramadan et société de consommation en Algérie »
Gh. Djelloul
Dans cette tribune Ghaliya Djelloul décrypte une émission consacrée aux dangers des réseaux sociaux durant le mois de ramadan. Elle met en scène un pédophile qui attire des adolescentes dans sa voiture. Il s’avère que ce qui est véritablement mis en scène est l’honneur des pères et la responsabilité des mères, c’est-à-dire des femmes. En outre, la sociologue soulève le renversement du statut de coupable, c’est la jeune fille qui devient coupable alors que le pédophile devient le sauveur qui la protège du père. Cette scène montre « la mise sous tutelle des femmes, sous couvert de paternalisme » et la cristallisation de ces violences symboliques durant la période de Ramadan. Cette violence s’accentue également avec l’apparition d’un nouveau régime de visibilité médiatique dans ces sociétés.
17-05-19
TSA
Algérie; relations homme-femme
  
A. Lindemann, Existe-t-il un islam européen, The Conversation, 13 mai 2019.pdf
Existe-t-il un islam européen ?, , 13 mai 2019
A. Lindemann
L’islam pratiqué par les communautés musulmanes connait des phénomènes de recompositions dans le contexte européen. Il existe une diversité intra-musulmane sur le plan religieux (différents courants et tendances, la relation avec la religion, une forte pratique religieuse ou absence de pratique religieuse, la diversité d’interprétation des textes religieux), sur les plans linguistique, géographique et culturel. Au niveau européen, les études montrent que comparativement à d’autres communautés religieuses c’est la pratique religieuse des musulmans qui est la plus régulière. Néanmoins, il est essentiel de faire la distinction entre la croyance et la pratique. En effet, on peut croire sans pratiquer et pratiquer - par exemple le jeûne - sans pour cela être croyant. Au vu du cadre législatif qui diffère au sein de l’Europe, la manière de vivre sa religiosité peut également varier d’un pays à l’autre. Selon une étude, les musulmans britanniques seraient ainsi plus pratiquants que leurs homologues français.  Enfin, le texte souligne la loyauté des musulmans européens envers leur pays de résidence. 
13-05-19
The Conversation
Europe; pratique religieuse
  
K. Bahloul, Et si la bid a [innovation] était d’interdire l’imamat de la femme, Les cahiers de l’islam, 13 mai 2019.pdf
Et si la bid‘a [innovation] était d’interdire l’imamat de la femme ?
K. Bahloul
À quelques exceptions près, être gestionnaire du sacré est réservé aux hommes. À l’heure actuelle, c’est le rapport entre les sexes dans les communautés musulmanes qui est largement débattu au sein de l’espace public occidental. Des figures s’élèvent contre ces inégalités, des initiatives subversives ayant pour objectif de faire bouger les lignes et les valeurs établies voient le jour. C’est le cas des projets de mosquées alternatives autorisant une pratique religieuse subversive qui fleurissent un peu partout à travers le monde : aux États-Unis, en Allemagne, en Angleterre, en Suède, au Danemark, etc., mais également en Inde et en Chine. L’auteure Kahina Bahloul, incitatrice du projet de mosquée baptisée « Fatima » tente, avec Faker Korchane, d’apporter dans ce texte une réponse religieuse à la question de l’imamat féminin. D’après elle, rien dans la tradition n’« invalide ou ne rend illicite l’imamat des femmes ». En effet, ce sont les lectures patriarcales qui sont responsables de cette exclusion et du confinement de la femme dans l’espace domestique. L’obstacle est d’ordre culturel et non religieux. Ce qui pose généralement problème, c’est la direction que peut prendre la prière dans des assemblées mixtes. Comme les autres initiatrices et initiateurs de projets de mosquée inclusive, elle revisite la tradition et la recontextualise afin de fonder théologiquement leur projet. La défense de l’imamat féminin se fait principalement à travers le Coran, la pensée mystique - particulièrement Ibn Arabie - et le courant rationaliste dans l’histoire de l’islam.  
Sur la question de l’autonomisation des femmes dans le champ du  savoir religieux, signalons la sortie du numéro Féminismes religieux - Spiritualités féministe, Nouvelles questions Féministes (https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2019-1.htm&WT.rss_f=sociologie-et-societe&WT.tsrc=RSS). Celui-ci analyse l’articulation entre féminisme et religion et met en exergue les marges de manœuvre de ce féminisme religieux ainsi que ses contradictions.  Ce numéro apporte une vue d’ensemble des engagements féministes au sein des diverses traditions religieuses. Au sein d’une même tradition religieuse, on observe la coexistence de mobilisations féministes avec des objectifs et stratégies divers. Concernant l’islam, c’est le Mouvement indien des femmes musulmanes (BMMA) qui sera analysé avec un entretien de Malika Hamidi illustrant un type de féminisme islamique en Europe.  Le religieux fait partie du social et peut aussi être un levier pour l’évolution de la condition de la femme et du changement social. Historiquement, l’apparition d’un féminisme religieux se fait d’abord au sein du christianisme, du judaïsme et des nouveaux mouvements religieux. On assistera plus tard à l’arrivée d’un féminisme islamique.
13-05-19
Les cahiers de l’islam
imamat; femme; Europe; France
  
C. Lecuit, Erdogan compte ouvrir des lycées turcs en France, Le Figaro, 7 mai 2019.pdf
Erdogan compte ouvrir des lycées turcs en France
C. Lecuit
Erdogan aimerait ouvrir des établissements secondaires en France et souhaite pour ce faire mettre en œuvre le principe de réciprocité, c'est-à-dire que des lycées turcs voient le jour en France à l’instar des lycées français établis en Turquie. Ces derniers ont d’ailleurs reçu la visite de fonctionnaires turcs « modérément courtois », selon les responsables des lycées français en Turquie.  Pourtant, ces établissements sont fréquentés par des élèves turcs, dont des enfants de membres de l’AKP. Une délégation turque viendra prochainement en visite en France afin d’observer le fonctionnement des lycées internationaux. L’inquiétude, selon les médias français, provient notamment des derniers changements opérés au sein du système éducatif turc, de l’introduction de cours de religions obligatoires, de l’enseignement de la notion de « djihad », etc. 
07-05-19
Le Figaro
enseignement prive; turcs; France
  
O. Brousky, « Maroc. Français contre arabe, la guerre des langues », Orient XXI, 7 mai 2019.pdf
« Maroc. Français contre arabe, la guerre des langues »
O. Brousky
Arabisation, francisation et identité culturelle et religieuse
Après un processus d’arabisation de l’enseignement de quarante ans, un projet de loi-cadre prônant l’enseignement de matières scientifiques et techniques en langue française a suscité de la résistance de la part du PJD (Parti justice et développement). C’est l’ancien chef du gouvernement - Abdellah Benkirane - qui endosse le rôle du défenseur de la langue arabe qui serait à l’origine de cette opposition. Si la substitution du français à l’arabe crée autant de polémiques, c’est surtout pour des questions identitaires et moins une volonté de lutter contre la discrimination au sein de l’enseignement, en effet, la privatisation engendre un enseignement à deux vitesses (publique et payant). L’arabisation de l’enseignement a commencé dans les années 1970 par Hassan II. À cette époque, le panarabisme sévissait. Pourtant, l’impact du français dans un pays comme le Maroc reste important, notamment dans le domaine du savoir et de l’enseignement supérieur. La défaillance de l’enseignement public et l’arabisation n’ont pas touché les familles marocaines favorisées, l’élite politique, économique, etc. En outre, les islamistes scolarisent leurs enfants dans l’enseignement privé ou dans les lycées français et internationaux dès que leur budget le permet.
07-05-19
Orient XXI
Maroc; langue; enseignement public
  
« Entretien avec Didier Billion – Le point sur la politique égyptienne après l'adoption du projet de révision constitutionnelle », Les clés du Moyen-Orient, 6 mai 2019.pdf
« Entretien avec Didier Billion – Le point sur la politique égyptienne après l'adoption du projet de révision constitutionnelle »
Entretien avec Didier Billion
En Égypte, où toute forme d’opposition est réprimée, le projet de révision de la constitution adopté le 23 avril tente de cadenasser encore plus la société égyptienne. Cette révision donne aussi du pouvoir à l’armée qui devient garante de la démocratie et prolonge le mandat présidentiel d’Abdel Fattah al-Sissi. L’approbation par référendum à plus de 88% s’explique par le fait qu’une partie de la population est séduite par la stabilité qu’offre le régime, le peuple se souvenant aussi de l’évolution de ces révolutions dans différents pays voisins.
06-05-19
Les clés du Moyen-Orient
Egypte
  
J-P. Filiu, Le défi de Baghdadi à la France, Un si proche Orient, 5 mai 2019.pdf
 Le défi de Baghdadi à la France
J-P. Filiu
Après plus de cinq ans d’absence et son décès annoncé à plusieurs reprises, Abou Bakr al-Baghdadi est revenu sur la scène médiatique en avril dernier dans une courte vidéo de vingt minutes qui, selon J-P Filiu, définit « le nouveau cadre d’action et de propagande ». Un discours parsemé de notions de vengeance, de représailles, etc. Le politologue souligne qu’en faisant référence aux attentats commis au Sri Lanka, le calife auto-proclamé veut montrer sa capacité à instaurer une terreur mondialisée et « à frapper là où on l’attend le moins ». Autre élément relevé par l’auteur de ce billet : l’exhortation faite à ses sympathisants en leur demandant de cibler prioritairement la « France croisée ». Il rend d’ailleurs particulièrement hommage aux deux frères (Jean-Michel et Fabien) Clain, deux djihadistes français impliqués dans les attentats du 13 novembre.  Notons enfin que sa réapparition, quelques jours avant le Ramadan, n’est pas anodine. En effet, l’objectif est de mieux marquer les esprits. Souvenons-nous que la proclamation du califat de Daech avait été faite le premier jour du mois de Ramadan en 2014.
05-05-19
 Un si proche Orient
Daech
  
Ministère des Habous,  422 prédicateurs et psalmodieurs pour assurer l’encadrement religieux des marocains à l’étranger, 3 mai 2019.pdf
Ramadan 1440: 422 prédicateurs et psalmodieurs pour assurer l’encadrement religieux des marocains à l’étranger
Ministère des Habous et des Affaires Islamiques
L’accueil d’imams étrangers durant le mois de Ramadan n’est pas nouveau. Toutefois, ce phénomène passait inaperçu avant les débats de ces dernières années sur un islam européen et la problématique de la formation des imams. Sur son site, le Ministère des Habous (lien : http://www.habous.gov.ma/fr/component/content/article/5832-ramadan-1440-422-pr%C3%A9dicateurs-et-psalmodieurs-pour-assurer-l%E2%80%99encadrement-religieux-des-marocains-%C3%A0-l%E2%80%99%C3%A9tranger.html) et des Affaires islamiques annonce l’envoi de plus de 442 cadres religieux pour « assurer l’encadrement religieux des Marocains à l’étranger » durant le Ramadan. Ceux-ci sont répartis entre plusieurs pays européens selon le nombre de MRE dans chaque pays. Notons d’abord que les longues veillées de prières au cours du mois de Ramadan nécessitent la présence d’un nombre important de psalmodieurs-récitateurs qui connaissent l’intégralité du Coran. Le Maroc répond donc à un besoin en développant une diplomatie religieuse afin de diffuser son propre modèle religieux « un islam modéré », une sorte de syncrétisme du malikisme, du soufisme et l’acharisme. L’objectif annoncé sur le site est de contrer les velléités d’extrémisme et les discours radicaux et d’offrir un encadrement religieux « conforme aux constances nationales ». Au-delà de l’aspect religieux, le Maroc tente depuis plusieurs années de renforcer des liens d’affiliation avec sa diaspora qu’on nomme les MRE (marocain résidant à l’étranger). Il est ainsi noté que l’objectif de l’opération est d’« unifier les rangs de la communauté marocaine et le renforcement des liens de ses membres ». Il s’agit de maintenir aussi bien de l’identité culturelle que religieux de sa diaspora. La Belgique accueillera quant à elle 42 psalmodieurs, 4 prédicateurs et 3 prédicatrices. Notons que les mosquées belges n’accueillent pas que des prédicateurs et récitateurs marocains. En effet, des pays comme la Turquie, l’Algérie ou l’Égypte envoient également des cadres religieux durant le Ramadan.  Enfin, dans un communiqué intitulé « Arrivée d’imams en Belgique : l’EMB clarifie la situation », 7 mai 2019, ( lien : https://www.embnet.be/fr/arrivee-dimams-en-belgique-lemb-clarifie-la-situation) l’exécutif explique que le nombre d’imams est insuffisant pour répondre aux besoins et attentes des communautés musulmanes, notamment les prières nocturnes en période de ramadan.  Il affirme également que le personnel religieux sélectionné est « formé et préparé pour s’exprimer dans un contexte européen ». En effet, il reçoit comme consigne de ne pas parler de questions politiques.  Enfin, le communiqué conclut en indiquant que la situation est temporaire, étant dans l’attente d’imams formés dans le contexte européen. Notons que la délégation d’imams marocains a été accueillie par « Rassemblement des Musulmans de Belgique (RMB) ». Ce dernier est membre du Conseil de Coordination des Institutions islamiques de Belgique et partenaire de l’EMB. Le communiqué est signé par le Président Mehmet Üstün.
03-05-19
Ministère des Habous et des Affaires Islamiques,
ramadan; Maroc; imam
  
D. Mogahed et A. Mahmoud, “American Muslim Poll 2019” , The Institute for Social Policy and Understanding, 1 mai 2019.pdf
“American Muslim Poll 2019”
D. Mogahed et A. Mahmoud
Depuis 2016, “The Institute for Social Policy and Understanding (ISPU)” réalise un sondage annuel sur les « défis » ou « problématiques » touchant les musulmans américains. L’objectif de cet établissement est de sensibiliser l’opinion publique américaine. Une description de leurs objectifs (https://www.ispu.org/why-we-exist/), de l’équipe(https://www.ispu.org/staff/), des experts(https://www.ispu.org/scholars/), etc. est reprise sur le site (https://www.ispu.org/).
Une première partie est consacrée à la comparaison des opinions politiques des musulmans avec d’autres communautés, leur participation politique, leur religiosité, leur attitude vis-à-vis des autres minorités, etc. Il en ressort que le taux d’inscriptions au vote reste inférieur aux autres communautés. Ils votent pour les démocrates. Les musulmans les plus pratiquants, plus précisément ceux qui se rendent à la mosquée, sont les plus engagés civiquement. On note aussi une importante insatisfaction des musulmans à l’égard de la politique de Trump. Par rapport aux autres communautés religieuses, ce sont les évangéliques « blancs » et les musulmans qui sont les plus religieux. Cependant, les musulmans sont ceux qui affirment le moins leur religiosité dans l’espace public, particulièrement ceux d’origine arabe. Ils auront tendance, par exemple, à refuser de prendre des positions impopulaires. Enfin selon le sondage, les musulmans américains sont généralement favorables au féminisme.   
La deuxième partie de l’étude est consacrée à l’« Islamophobia Index ». Il mesure l’approbation des sondés sur cinq stéréotypes négatifs sur les musulmans. Le sondage a été réalisé à partir de cinq affirmations suivantes : 1) les musulmans américains sont plus violents que les autres communautés 2) ils sont misogynes et discriminent la femme, 3) ils ne sont pas patriotes 4) ils ne sont pas civilisés et modernes, 5) ils sont tous responsables de la violence terroriste.
Cet index mesure le sentiment anti-musulmans au sein du public et non son institutionnalisation au niveau de l’État (telles que dans les décisions budgétaires ou encore dans la législation et les mesures politiques anti-musulmans). Il s’avère que le sentiment anti-musulmans le plus faible se situe chez les juifs alors que l’indice d’islamophobie le plus fort apparaît chez les évangéliques « blancs ». Aussi, les Américains d’origines hispaniques sont ceux qui ont l’opinion la plus favorable envers les musulmans.
Les facteurs qui prédisent un plus grand taux d’islamophobie sont la non-fréquentation de personnes musulmanes. Ainsi, les relations de proximité avec les musulmans atténuent l’attitude hostile vis-à-vis de ces derniers. Les trois quarts de juifs américains connaissent un musulman et pour plus de la moitié, il s’agit d’un ami proche. Alors que seulement un tiers des évangélistes blancs connaissent un musulman et seulement un quart de manière intime. Sur le plan ethnique, ce sont encore les Hispaniques qui sont susceptibles de se lier intimement avec un ami musulman. L’attitude favorable envers des musulmans est positivement corrélée avec d’autres facteurs tels que le fait d’être démocrates, d’avoir des connaissances sur l’islam ou encore d’avoir un revenu élevé. D’autres facteurs semblent neutres, c’est-à-dire sans effets, tels que le sexe, l’âge, le niveau d’éducation, etc. Un autre élément du sondage important à souligner est le regard des musulmans envers les juifs : 45% sont favorables, 10% sont défavorables et 45% sans opinion.
L’étude fait également des recommandations pour augmenter l’engagement civique des musulmans et émet quelques suggestions pour combattre l’attitude défavorable envers les musulmans.
01-05-19
The Institute for Social Policy and Understanding (ISPU)
Etats-Unis; islamophobie
  
B. Coulmont et P. Simon, Quels prénoms les immigrés donnent-ils à leurs enfants en France, INED, avril 2019.pdf
Quels prénoms les immigrés donnent-ils à leurs enfants en France ?
B. Coulmont et P. Simon
D’après une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED), parue mercredi 10 avril, on note une évolution des prénoms donnés par les parents issus de l’immigration. D’après cette étude réalisée par deux sociologues et intitulée « Trajectoires et Origines », après deux générations ces parents privilégient des prénoms « internationaux », mais pas nécessairement français, et délaissent les prénoms arabo-musulmans. Les personnes de culture musulmane pratiquante, « à forte religiosité », gardent quant à eux des noms plus spécifiques par rapport aux chrétiens et personnes sans religion. La première génération de Maghrébins porte à 90% des prénoms arabo-musulmans, plus que 2/3 pour la seconde génération et les prénoms de la troisième ont tendance à se rapprocher de la population majoritaire (Adam et Yanis pour les garçons, Ines et Sarah pour les filles dans le top 20 en 2017). Il s’agit, d’après les sociologues, d’une innovation culturelle, car dans certains cas il s’agit de nouveaux prénoms, mais qui restent perçus par la société majoritaire comme étant d’origine maghrébine. Selon les deux sociologues, malgré ces transformations, « l’invisibilisation des connotations culturelles des prénoms n’est pas complètement réalisée » pour les personnes issues de l’immigration maghrébine.
30-04-19
INED
naissance; deuxième génération
  
A. Khan, « Piety, publicity, and the paradox of Islamization », The Immanent Frame, 30 avril 2019.pdf
« Piety, publicity, and the paradox of Islamization »
A. Khan
Depuis l’apparition de comportements et d’une visibilité religieuse plus importante dans la sphère publique de la société pakistanaise, tout comportement déplacé d’une personne montrant au grand jour son appartenance religieuse est interprété comme de l’hypocrisie. L’auteur souligne que la visibilité religieuse dans l’espace public a élargi le champ de l’autorité de religieuse. Les origines de cette attitude, plus critiques envers ses coreligionnaires et les débats sur l’islam authentique sont liés au discours sur la compatibilité mis en avant par les divers prédicateurs, télévangélistes ainsi qu’entre autres la réussite socio-économique, l’islam et l’instrumentalisation du discours religieux pour ses propres intérêts et l’ascension sociale. 
30-04-19
The Immanent Frame
Pakistan
  
Q. Müller et S. Lakhram, Comment le communisme a façonné le chiisme politique irakien, Orient XXI, 25 avril 2019.pdf
Comment le communisme a façonné le chiisme politique irakien
Q. Müller et S. Lakhram
Avec le déclin du clergé chiite à partir des années 1930, les idées d’égalité et de justice prônées par le communisme séduisent les populations chiites irakiennes. Ce sont particulièrement les couches paysannes défavorisées, qui ont subi l’exode rural et font partie des classes les plus pauvres, qui adhèrent massivement aux idées de la gauche radicale et réclament davantage de justice et d’égalité. Le contexte politique et social dans lequel se développe ces idées est une marginalisation des chiites traités comme une minorité, aussi bien sous le mandat britannique qu’à l’époque ottomane. Les auteurs rappellent également la convergence possible entre les deux idéologies (le chiisme et le communisme), les revendications de justices, d’opposition au pouvoir, etc. dans la pensée chiite et les revendications de justice sociale dans le communisme.  À ces similarités vient s’ajouter la structure pyramidale du chiisme qui « fait écho au système politique communiste ». En outre, le Parti communiste irakien (PCI) était structuré. À l’époque, les revendications sociales primaient sur les revendications religieuses. Cependant, l’influence d’une idéologie se situant en dehors du référent religieux au sein de la population chiite, et même au sein du champ religieux (voir notamment les écrits de Mohammed Baqr Al Sadr (1935-1980)), inquiète les religieux et intellectuels chiites. C’est pourquoi, les revendications de justice sociale et l’engagement politique se feront davantage à l’intérieur du référent islamique et identitaire.
25-04-19
Orient XXI
shiisme; Irak
  
J. Marcou, Istanbul, nouveau défi à la Turquie d’Erdoğan, The Conversation, 20 avril 2019.pdf
Istanbul, nouveau défi à la Turquie d’Erdoğan
J. Marcou
La Turquie est confrontée à des difficultés économiques liées à une importante inflation et au chômage qui touche durement la population, à l’autoritarisme du président et à la répression qui a suivi le coup d’État manqué au cours de l’été 2016 ainsi qu’à l’élargissement du pouvoir du président suite à une révision de la constitution. Les questions géopolitiques, le rapprochement de la Turquie avec les Russes et les tensions avec les États-Unis pourraient également avoir de lourdes conséquences économiques.  Erdoğan et son parti étaient presque devenus invincibles en remportant tous les scrutins depuis leurs arrivés au pouvoir. Le premier revers cinglant du Parti de la justice et du développement (AKP) depuis 2002 est intervenu lors des dernières élections locales du 31 mars 2019 par une victoire de l’opposition dans deux grandes villes du pays, Istanbul et Ankara. Le parti du président turc demande d’ailleurs que ces résultats sont invalidés et la tenue d’un nouveau scrutin.
20-04-19
The Conversation
Turquie
  
G. Djelloul, Algérie - la non-violence à l’épreuve du système patriarcal, TSA, 9 avril 2019.pdf
 Algérie : la non-violence à l’épreuve du système patriarcal
G. Djelloul
Les Algériens ne se sont pas complètement défaits du système de violence patriarcale qui, comme le souligne Ghaliya Djelloul, est un des « des centre-actifs de la reproduction de l’oppression dans la société algérienne ». Le « desserrement » des premières heures des manifestations, qui a donné lieu à « un espace public hospitalier et inclusif », a rapidement fait place à une violence symbolique (et physique) envers la gent féminine. La visibilité des femmes et de leurs revendications dans l’espace public a déstabilisé le système patriarcal. On leur demande de rester chez elles afin de ne pas créer la discorde « fitna ». Pourtant, elles représentent une composante majeure de la société civile, le changement ne pouvant se faire qu’avec elles (la moitié de la population algérienne). C’est la raison pour laquelle il est essentiel de dénoncer et de signaler les violences faites aux femmes. La seule issue selon G. Djelloul est de « Soutenir, relayer le message et faire écho à la voix des féministes (…) pour renforcer le mouvement qui aspire à donner vie à une société civile, plurielle et démocratique ! ».
09-04-19
TSA
Algérie; Révolutions arabes
  
C. Sägesser, La fréquentation des cours de religion et de morale après l’introduction de l’enseignement de la philosophie et de la citoyenneté, ORELA, 8 avril 2019.pdf
La fréquentation des cours de religion et de morale après l’introduction de l’enseignement de la philosophie et de la citoyenneté
C. Sägesser
Deux ans après l’entrée en vigueur du cours de citoyenneté dans l’enseignement officiel C. Sägesser examine la fréquentation des cours de religion et de moral non confessionnelle. Pour rappel, depuis septembre 2016, une heure obligatoire de CPC (Acronyme de « cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté ») est donnée au détriment des cours de religion ou de moral non confessionnelle qui ont été réduits à une heure au lieu de deux. D’après les premiers résultats « les cours de religion islamique, protestante et orthodoxe continuent de voir leur fréquentation augmenter » alors que « les cours de religion catholique et de morale non confessionnelle connaissent une baisse relativement significative ». Notons que pour le cours de religion catholique une baisse de fréquentation avait déjà été constatée avant l’introduction du CPC. C’est le cours de moral qui a connu un basculement. En effet, depuis l’introduction de ce nouveau cours, sa fréquentation a baissé de 40% dans le primaire et de 20% dans le secondaire. Quant à la fréquentation du cours de religion islamique dans les écoles francophones de Bruxelles, il connaît « un réel engouement des familles musulmanes de Bruxelles pour cet enseignement ». Comme le souligne C. Sägesser, les élèves et les parents de l’enseignement officiel, principalement du public protestant, des orthodoxes et des musulmans, restent attachés aux cours de religions et de moral. Paradoxalement, alors que la volonté de suppression totale des cours de religion reste d’actualité, les programmes de formation pour ces enseignants de religions minoritaires sont en pleine croissance afin de privilégier, dans le cadre scolaire, un accompagnement et une réflexion sur les questions spirituelles et religieuses de ces jeunes.
08-04-19
Observatoire des religions et de la Laïcité (ORELA)
enseignement religieux; enseignement de la religion; Belgique
  
D. Kaminski , Hijab de course et running à l’échalote, La Revue nouvelle, 2019.pdf
Hijab de course et running à l’échalote
D. Kaminski
Dan Kaminski revient sur la polémique autour du projet marchand de Decathlon relative à la commercialisation d’un « hijab de running » destiné à être porté par des sportives voilées. D’après lui, « l’hijab de running n’a rien, en soi, de libérateur. Sa diabolisation non plus ». Il appelle à écouter les femmes voilées plutôt que de se contenter de « jeter un regard rapide » et « faussement sécularisé » sur elles.
31-03-19
La Revue nouvelle
voile
  
F. Dassetto, Le Centre islamique du Cinquantenaire en attente d’un cap, Blog de Felicedassetto.eu, 19 mars 2019.pdf
Le Centre islamique du Cinquantenaire en attente d’un cap
F. Dassetto
Dans ce billet, le sociologue revient sur l’avenir de la Mosquée du Cinquantenaire. Pour rappel, en octobre 2017, suite à la Commission d’enquête parlementaire belge sur les attentats du 22 mars 2016, un accord unanime est intervenu pour la remise d’un avis favorable à l’annulation de la concession accordée aux Saoudiens en 1969 pour une période de 99 ans. La Ligue islamique quittera définitivement les lieux à la fin du mois de mars bien que la transition ne semble pas avoir été préparée. D’après le sociologue, c’est un signe des carences de l’islam belge.  Ce lieu a pourtant une portée symbolique et devrait avoir comme ambition de représenter l’islam belge. Malheureusement, les acteurs de la transition ne parviennent pas à faire émerger des « structures religieuses transversales » et à dépasser les clivages nationaux. Il déplore également le manque d’investissement des jeunes générations et soumet plusieurs pistes pour que ce lieu symbolique devienne un lieu de rayonnement de l’islam belge. À partir d’un point de vue croyant que les musulmans mettront eux-mêmes en place, le sociologue évoque notamment la nécessité de créer un lieu de formation supérieure qui mènerait des réflexions exégétiques, théologiques et morales.
19-03-19
Blog de Felicedassetto.eu
Belgique
  
O. Brouksy, Maroc. La popularité abîmée des islamistes de gouvernement, Orient XXI, 19 mars 2019.pdf
 Maroc. La popularité abîmée des islamistes de gouvernement
O. Brouksy
Comme le dit l’adage populaire, les politiciens sont « Tous pourris ». Dès qu’il est au pouvoir, l’islamisme politique n’y échappe pas. Les ouvertures politiques autorisées par les « révolutions arabes » ont montré qu’à l’épreuve du pouvoir les partis islamistes n’échappaient pas à la mauvaise gouvernance. Cet article traite plus particulièrement du PGD au Maroc dont la crédibilité est régulièrement remise en question depuis sa participation au pouvoir en 2011. On critique leurs embourgeoisements et l’abandon des valeurs morales et l’éthique religieuse sur lesquelles ils ont prioritairement basé leur campagne. L’exploitation d’une « morale islamique », le discours moralisateur pour l’établissement d’une justice sociale et la fin des privilèges de la caste politique lors de sa campagne électorale sont-ils un moyen de convaincre un électorat majoritairement religieux ? Ainsi, on critique la duplicité de Benkirane qui accepte un régime de retraite spéciale alors qu’il critiquait lui-même ce privilège de rente accordé à la caste politique. La carrière politique est un moyen d’améliorer son quotidien. Sont-ils des arrivistes sans conviction ? 
19-03-19
Orient XXI
Maroc; relation religion-politique
  
F. Burgat, Les islamistes et la transition démocratique en Algérie - entre « récupération », « disparition » et… participation, Middle East Eye, 18 mars 2019.pdf
Les islamistes et la transition démocratique en Algérie - entre « récupération », « disparition » et… participation
F. Burgat
L’élan protestataire dans les sociétés arabes est étroitement lié à la volonté de sortir du régime autoritaire. Selon F. Burgat, les islamistes s’inscrivent dans ces protestations parce que leurs revendications ne sont pas uniquement religieuses, contrairement à ce qui est largement répandu. En Algérie, les islamistes souhaitent, comme toutes les autres tendances de la société, la fin de l’autoritarisme et du système corrompu en place. Ainsi, les islamistes font partie du paysage politique algérien et si une transition s’amorce il va de soi qu’ils y participeront. 
18-03-19
Middle East Eye
  
Nouvelle-Zélande - situation démographique de l’islam, Religioscope, 17 mars 2019.pdf
Nouvelle-Zélande : situation démographique de l’islam
L’attaque terroriste perpétrée dans deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, pose la question de la présence des communautés musulmanes dans cet archipel du Pacifique sud. Le site Religioscope propose les résultats d’une étude réalisée par Yaghoob Foroutan, professeur associé de l'Université de Mazandaran (Iran) collaborant également avec des universités d'Australie et de Nouvelle-Zélande.
Sur l’Archipel, les musulmans représentent un pour cent de la population et, selon les projections établies, les communautés musulmanes pourraient atteindre 2% en 2030. Trois quarts des musulmans vivant en Nouvelle-Zélande sont nés en dehors du pays. Il s’agit donc principalement de citoyens de première génération. La majorité de la population est jeune, l’âge moyen étant de 25 ans. Une grande partie est fidjienne (20%), l’autre provenant essentiellement de deux pays en guerre : l’Irak (8%) et l’Afghanistan (6%). Quant à leur niveau de formation, les individus provenant d’Inde et du Bangladesh sont diplômés de l’enseignement supérieur. On constate que le niveau d’instruction est plus faible chez les Afghans et les Somaliens, ces derniers éprouvant d’ailleurs plus de difficultés à trouver un emploi
17-03-19
Religioscope
islamophobie
  
N. Henni-Moulaï, « Ôter le voile n’a pas entamé ma foi » pourquoi des musulmanes décident de ne plus se voiler, Middle East Eye, 8 mars 2019.pdf
« Ôter le voile n’a pas entamé ma foi » : pourquoi des musulmanes décident de ne plus se voiler
N. Henni-Moulaï
Des observateurs attentifs des milieux sociaux musulmans noteront un phénomène de dévoilement des femmes de confession musulmane. Dans le contexte français, il s’agit d’une thématique déjà présente à l’époque coloniale. L’article de N. Henni-Moulaï, « Ôter le voile n’a pas entamé ma foi » : pourquoi des musulmanes décident de ne plus se voiler, Middle East Eye, 8 mars 2018  pose notamment la question de savoir si  « le phénomène du dévoilement a émergé comme une suite presque logique aux débats sur le voile. » ou «  En serait-ce, alors, un symptôme ? ». Au-delà de la stigmatisation qui peut soit mener à une prise de distance avec le groupe, soit à un retournement de stigmate (A. Sayad) vient s’ajouter, d’après l’article, dans le chef des femmes qui le portent, la fatigue autour du débat sur le voile et sa stigmatisation comme signe ostentatoire, mais aussi comme signe de soumission, ainsi que « le coût professionnel, social, scolaire, financier » qu’il engendre, les femmes voilées devant souvent sacrifier ces différents domaines. Les raisons évoquées par les femmes qui les poussent à ôter leur voile sont multiples : certaines expliquent que c’est notamment lié à leur cheminement spirituel, à la lecture d’autres interprétations religieuses, etc. D’autres souhaitent prendre de la distance avec la dimension identitaire qui a pris de plus en plus d’importance depuis la crispation des débats autour du voile.  Enfin, comme le souligne l’article certaines ne veulent plus être perçues qu’à travers leur habillement. Par ailleurs, le contexte post-attentat a certainement tendance à favoriser ce phénomène. Sur cette thématique voir également dans la rubrique psycho de SaphirNews  la question posée par une lectrice « Ismahen : « Le voile est-il vraiment une injonction divine ? » (lien : https://www.saphirnews.com/Ismahen-Le-voile-est-il-vraiment-une-injonction-divine_a26107.html)
08-03-19
Middle East Eye
voile; féminisme; Europe; France
  
M. Slimani, Les réseaux sociaux à l’heure de la protestation - Facebook, couteau suisse politico-médiatique, El Watan.com, 6 mars 2019.pdf
Les réseaux sociaux à l’heure de la protestation : Facebook, couteau suisse politico-médiatique
M. Slimani
Les nouvelles générations des sociétés arabes sont de plus en plus connectées. Depuis les « printemps arabes » de 2011, le rôle joué par les réseaux sociaux dans la volonté de changement politique et dans les mouvements de contestation est débattu par les observateurs. Cet article discute plus précisément l’apport des réseaux sociaux dans le mouvement de mobilisation actuellement en Algérie qui est surtout lié à l’existence de motifs de frustrations dans la vie réelle, le numérique étant un support pour les exprimer.  En effet, les Algériens débattent parallèlement - ou même en dehors du monde virtuel - (les lieux de travail, les cafés, etc.) des questions sociétales qui les préoccupent. L’article met en outre en exergue les risques et opportunités qu’offrent les médias sociaux en fonction du contexte. Ainsi, le recours aux médias numériques peut aussi bien être un « outil de manipulation » qu’un « catalyseur fédérateur pour énergies positives » ou encore être à l’origine de fake news, rumeurs et fausses informations. L’usage des smartphones permettant la transmission en direct des évènements entraînent toutefois un changement dans la modalité de transmission de l’information. C’est ainsi que des manifestants produisent leurs « propres images », et sont de cette manière « à la fois acteurs et narrateurs de leurs récits ».
06-03-19
El Watan.com
réseaux sociaux; Algérie; Révolutions arabes
  
A. Wavreille, Et si l'Arabie saoudite lorgnait toujours la Grande Mosquée de Bruxelles, RTBF.be, 28 février 2019.pdf
Et si l'Arabie saoudite lorgnait toujours la Grande Mosquée de Bruxelles?
Wavreille A.
Plus de trois associations ont posé leurs candidatures pour l’exploitation de la Grande mosquée du Cinquantenaire après le départ des Saoudiens à la fin du mois de mars. D’après le député CDH, Georges Dallemagne « très clairement, les Saoudiens ne lâchent pas le morceau. Dans trois des quatre ASBL, ils ont des gens à eux ».  Au-delà de la volonté de l’Arabie Saoudite de faire perdurer son influence sur l’institution ainsi que celle des pays d’origines, principalement le Maroc et la Turquie, il est étonnant de constater le manque de candidats issus des acteurs et actrices musulmans bruxellois et belges de manière générale pour un islam de Belgique.
28-02-19
RTBF.be
Arabie Saoudite
  
E. Janadin et A-S. Monsinay, Une mosquée mixte pour un islam spirituel et progressiste, Fondapol, février 2019.pdf
Une mosquée mixte pour un islam spirituel et progressiste
E. Janadin et A-S. Monsinay
Fondapol (une fondation « libérale, progressiste et européenne ») publie un texte de Eva Janadin  et Anne-Sophie Monsinay, les fondatrices d’un « mouvement pour un islam spirituel et progressiste », février 2019.  Le titre de la note est « Une mosquée mixte pour un islam spirituel et progressiste ». L’objectif est de « repenser et redonner sens aux pratiques spirituelles » en éloignant le sentiment de culpabilité et en mettant l’accent sur l’objectif spirituel. Dans cette conception de l’islam, la mise à l’écart de certaines interprétations et la sélection de certains versets coranique seront de mise ainsi que le développement d’un esprit critique. La note présente également le projet de la mosquée Sîmorgh porté par les deux auteures, une mosquée qui aura comme caractéristique d’accepter l’imamat des femmes ainsi que des prières rituelles mixtes. Dans ce lieu de culte ouvert à tous, musulman et non-musulman, les prêches en français seront débattus avec les fidèles.
28-02-19
Fondapol
mosquée; mixité
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